JEAN-PIERRE VELLY DANS SON ETERNITE

Il avait encore maintes images à nous révéler de sa vertigineuse imagination avant qu’il ne fut avalé par un lac.

C’est un immense artiste tant par l’efficacité d’une technique des plus rigoureuses que par la grâce céleste d’un trait presqu’immateriel.

Et aujourd’hui je ressens comme une injustice du destin qu’il n’est pas pu continuer une oeuvre aussi stupéfiante de richesses toujours plus prometteuses.

Je fus sans doute son tout premier collectionneur dans les années soixante, où nous étions passés tous deux par l’Ecole des Beaux-Arts de Toulon, dans la classe de notre maître Eugène Baboulène qui avait aussi repéré ses dons exceptionnels de graveur.

Je pense assez souvent à lui et j’évite d’y trop y repenser, pour me préserver d’un chagrin si tenace qu’il s’enracine toujours en moi, trop douloureusement pour que je puisse l’oublier.

Et je revois encore en ma mémoire son fascinant regard souvent halluciné pas ses visions intérieures.

Le regard d’un démiurge qui a suffisamment dévoilé de beauté pour être au paradis des artistes, parmi les plus grands. Où personne ne pourra jamais lui faire de l’ombre, à la place qu’il a su conquérir si brillamment.

JeanMarc Natel

mai 2010