Velly   sur Maurice Frey (1978)
 
 

Les corps sont en décomposition, ou en formation, les objets qui les entourent suivent la même loi, l’espace dans lequel corps et objets baignent donne la mesure. Le temps physique est suspendu, il vient trop tard le soir, et trop tôt le matin. Sous la pâte, sous la chair, pousse et sans bruit, invisible, mais sûr, mouvement d’horlogerie. Nous ne sommes témoins que de nous-mêmes, parfois, rarement, de quelqu’un d’autre aussi, et la lumière d’ailleurs, étrange.


Et puis, vous savez, autrefois on naissait dans un lit, et autrefois, dans le même on mourrait et les draps, solides, avaient plusieurs emplois. Il y a la nuit d’avant, il y a celle d’après entre l’une et l’autre, des lambeaux de lumière pâle. Ce n’est rien que ton regard qui éclaire ! Va. Et puis, pourquoi, veux-tu savoir. Lutte, forcené d’espoir, cherche dans la pénombre, éclaire de toi tes corps, en décomposition ou devenir. Et tes objets…


J’aime à entendre devant tes toiles Maurice, le souffle.


Jean-Pierre Velly, Rome, juillet 1978

 

sur Maurice Frey, par Jean-Pierre Velly

Maurice Frey est peintre. Après avoir vécu en France, il s’est installé avec sa compagne de l’époque Elizabeth (Babette) Bascou à Sacrofano, à quelques kilomètres de Formello vers 1977. Il va se lier très rapidement avec Velly et va naître entre eux une profonde amitié. Mais les circonstances de la vie vont séparer les deux hommes et Maurice Frey habite aujourd’hui la Chaux-de-Fonds, en Suisse, d’où il est originaire.

Maurice Frey

2006

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Maurice Frey en 1981 dans l’atelier de Velly à Formello

photographie: Bernard Richebé