Entretien avec

Giuliano de Marsanich, fondateur de la Galerie Don Quichotte

par Pierre Higonnet, juin 2009



P.H.         Giuliano, parle-moi un peu de tes origines.


G.D.M.       Je suis né en 1929. Je proviens d’une famille romaine, traditionnelle, tranquille, fasciste ... normale, en somme! (il sourit). Mon père était un haut fonctionnaire de l’Etat, un homme droit, délicat; aujourd’hui on dirait “un vieux gentilhomme”. C’est mon père qui me donna goût de la culture (c’était un passionné d’Histoire). Nous étions très liés et il me manque encore. Ma mère était beaucoup plus jeune que lui, elle était aussi très aimable.


P.H.    Jeune, étais-tu porté vers la peinture ? vers l’art classique ?


G.D.M.  Non, pas du tout. J’étais un “balilla”, c’est-à-dire un jeune de l’organisation fasciste qui incitait “au courage, à l’héroïsme, à la force, au mousquet” (il sourit). Mes études furent interrompues en 1944, pendant l’occupation allemande qui dura bien neuf mois. Et ce furent des jours terribles de faim et de mort. Cet événement créa une fracture très forte avec la “normalité”. Cela me paraissait absurde d’aller à l’école et d’apprendre le grec quand à trois mètres de là, des gens étaient assassinés. Malgré des études irrégulières et indisciplinées, je passai mon baccalauréat et puis j’intégrai l’Université où d’ailleurs j’étais assez bon. Mais petit à petit je me lassai de cette atmosphère et je décidai de devenir artiste. J’ouvris donc un atelier de poterie avec un four, et ce fut le début ... de la fin (il rit). La fin des années Cinquante fut une époque de “bohème”, qui dura bien quelques années.


P.H.       Comment naît la Galleria Don Quichotte?


G.D.M.      En 1962 ma femme attendait notre premier enfant et cet événement changea profondément le rapport avec la réalité. Cette nouvelle responsabilité m’incita à trouver une activité plus lucrative. C’est alors que je décidai cette même année de fonder la “Galleria Don Chisciotte” (en français Don Quichotte). Je dois dire qu’il y eut une série de circonstances très favorables: j’étais l’ami d’un certain nombre d’artistes qui me firent confiance, comme Vespignani1 ou Attardi2 et qui m’aidèrent dès le début. La première exposition que je fis fut de Mario Lattes3, personnage très complexe, un peintre turinois exceptionnel, un personnage extraordinaire. Et nous eûmes la chance d’avoir une présentation d’Alberto Moravia4. Malgré notre importante différence d’âge, il s’est instauré une grande amitié entre nous qui s’est consolidée avec le temps.

Et puis n’oublions pas que nous étions dans les années ‘60, l’époque du boom économique et que l’Italie commençait à goûter aux fruits du bien-être. Ce fut donc un terrain très fertile pendant un bon nombre d’années.


P.H.        La galerie avait-elle une ligne précise?


G.D.M.     En partie seulement. En fait, je suivais deux voies: la première, celle de l’Ecole romaine, avec des expositions de Guttuso5, de Cagli6, de Maccari7, autant d’artistes typiquement romains. Parallèlement, il y avait une ligne qui m’était plus personnelle: j’ai toujours été fasciné par le fantastique qui en Italie était une chose peu banale. Par conséquent, je collaborai avec des artistes tchécoslovaques, français, d’autres, tous absolument inconnus du public italien. Je parle de Brunovski8, Anderle9, Cinovski10 et Fuchs11 . Pour la France, j’ai commencé avec Jean-Pierre Velly.


P.H.       Mais cela est arrivé presque dix ans après la naissance de la Galerie Don Chisciotte; j’imagine qu’elle “tournait” déjà pas si mal, non ?


G.D.M.      Oui, cela marchait bien. Sache que pendant toutes ces années, je n’ai vécu que sur les gains de la galerie. Je ne me suis pas enrichi mais cela m’a suffi pour vivre. Et puis je dois admettre que cette activité m’a beaucoup occupé, beaucoup diverti aussi. C’était un travail vraiment passionnant, fascinant, et qui m’a permis de vivre agréablement. En marge des expositions, il y avait une activité que je cherchais à promouvoir, liée cette fois-ci aux gens de lettres, aux poètes: ce furent les fameuses soirées littéraires avec des personnalités d’envergure comme Bassani12, Moravia, Bertolucci13, Luca Canali14... tout un groupe d’intellectuels de cette époque-là.
On organisait des rencontres culturelles, on présentait des livres, on animait des débats. Et cela me distinguait des autres galeries. J’ai eu la chance de connaître beaucoup de gens du monde du cinéma qui fréquentaient la galerie: à cette époque, cela faisait “chic” d’acheter des tableaux. Il y avait par exemple Ugo Tognazzi,15 l’acteur, qui ne comprenait rien à l’art, mais qui en achetait parce que ... c’était dans l’air du temps! La galerie a connu ensuite un changement d’orientation déterminé par la rencontre avec Jean-Pierre Velly. Et la rencontre avec ce personnage modifia radicalement la structure même de la galerie. Lui et ses oeuvres laissèrent une empreinte très sensible et qui dura bien vingt ans, même au-delà de sa disparition.


P.H.       Cette fameuse rencontre avec Velly fut organisée par Domenico Petrocelli16 que tu connaissais déjà bien, n’est-ce pas ?


G.D.M.    Oui, il insista tellement que je pris la voiture et me rendis à Formello où Velly vivait déjà depuis un an environ: je dis cela parce que j’ai toujours eu horreur de bouger. L’homme et ses oeuvres me touchèrent immédiatement et très profondément. Il était jeune, mais il était déjà celui qu’il deviendrait plus tard : un très curieux mélange de multiples personnalités... Beaucoup sont convaincus qu’il était un homme sérieux, triste, voire dramatique ... et en partie il l’était. Mais il y avait aussi en lui toute une partie joyeuse, pleine d’allégresse j’allais dire presque ... infantile! ... de jeu avec la vie! Et cela il l’exprimait avec son visage, avec ses mains, il avait un physique très prégnant. En tout cas, son influence sur moi fut déterminante et on pourrait dire que cette rencontre bouleversa complètement ma vie.


P.H.       Ce fut ce que l’on appelle couramment un coup de foudre, alors ?


G.D.M.      Absolument, mais comme cela arrive quelques fois dans la vie, notre rapport s’est consolidé avec le temps. Il faut comprendre que ce n’était pas un rapport économique - il y avait de cela bien sûr - mais un rapport beaucoup plus complexe, un grand amour, dirais-je... Et je crois réciproque.


P.H.      Parle-moi de votre première exposition ensemble ?


G.D.M.     C’était une exposition de gravures: je me souviens qu’elle connut un succès extraordinaire, bien au-delà de nos expectatives.


P.H.       Je comprends parce que les gravures de Velly ne sont pas ‘faciles’, elles ne sont pas décoratives et sont souvent difficiles à lire ou à comprendre...


G.D.M.        Sans doute, mais en fin de compte la réponse du public fut bien supérieure à notre attente. Le talent de Velly, le monde qu’il exprimait, créait un sentiment très puissant qui dépassait les modes de ses années-là. Cet homme, précipité d’un autre temps, toucha profondément l’imaginaire des amateurs et, fort heureusement, cela ne s’est jamais perdu. Et puis n’oublions pas qu’on était soutenu par la presse avec de nombreux articles élogieux, signés par des intellectuels reconnus et des critiques en vogue. Certains d’entre eux le considéraient comme un des très grands artistes du XXème siècle.

Et l’estampe se portait bien. À l’époque il existait trois grands graveurs: le premier d’entre eux était sûrement Morandi17. Puis vint Viviani18 et enfin Bartolini19. Et je fis des expositions de ces trois artistes. Il y eut aussi Vespignani, lui aussi extraordinaire graveur.


P.H.         T’es-tu rendu compte à l’époque qu’il était un jeune “poulain” qui allait un jour ou l’autre “réussir” ?


G.D.M.       Je n’utiliserai pas ces termes. J’eus immédiatement la certitude que le parcours de ce jeune homme irait toujours vers le haut. Culturellement, il nous proposait “l’au-delà” ou bien encore “l’opposé” des positions dominantes de l’époque. En tout cas, j’étais tellement sûr de la grandeur de ses oeuvres que je n’ai jamais douté qu’un jour ou l’autre son travail serait reconnu.


P.H.        Velly était-il conscient de tout cela?


G.D.M.       Par moment il plaisantait sur ses oeuvres; mais au fond il était très conscient que son art était un sacerdoce. Et ce n’est pas un hasard s’il a lié sa vie avec son oeuvre. C’est un cas extrêmement rare, l’autre seul cas que je connaisse est celui de Morandi.


P.H.         Comment vivait Velly ?


G.D.M.      Formello était un petit village aux portes de Rome; il vivait un peu comme au Moyen Âge. Il avait cette chevelure particulière ... un peu grotesque, non ? Il portait toujours le même type de vêtements, il avait même rapporté de Bretagne une paire de sabots de bois... Il se désintéressait complètement de l’argent. Non que cela lui était étranger, simplement il n’a jamais été gouverné par ça. Il avait une femme et un enfant en bas âge, rapporter de l’argent était nécessaire, mais disons qu’il avait un rapport antique avec les choses comme avec les gens. Je me souviens de cette histoire: se méfiant des banques, il mit ses sous dans une boite en fer blanc qu’il cacha quelque part, dans le grenier je crois. Quelques mois plus tard, il trouva la boite vide! Les souris avaient dévoré les billets de banque...


P.H.        Pourquoi décida-t-il de rester en Italie plutôt que de rentrer en France?


G.D.M.        Pour plusieurs raisons. D’abord les loyers dans ces petits villes étaient très modestes, mais en fait il était fasciné par notre pays avec lequel il eut un rapport extraordinaire, fait de passion et d’amour ... pour le paysage, pour la culture italienne.


P.H.          Je soupçonne que cette passion devait être très puissante puisqu’il a refusé la chaire de gravure de l’Ecole Polytechnique de Paris, une excellente position pour un jeune artiste. Je crois qu’il ne voulait pas être “prof”, il voulait vivre librement sa vie d’artiste... Toujours utile qu’en 1972, tu fais une seconde exposition, cette fois-ci seulement composée de dessins à la pointe d’argent, des sujets très différents de ses gravures. Se sont des portraits des habitants de Formello: des enfants, des hommes, des femmes, des vieux.


G.D.M.     Il disait tout le temps qu’il poursuivait une certaine technique pour certains buts, afin de développer d’autres pans de son monde poétique. Son talent vient de la gravure, on est d’ailleurs en présence d’un graveur de la stature de Dürer.



P.H.      Mais ne crois-tu pas que faire le portrait des gens de Formello n’était pas aussi une tentative d’insertion dans une petite ville où il ne connaissait pratiquement personne ?


G.D.M.     C’est bien possible. Il parlait l’italien, pas parfaitement mais de façon très acceptable. Il prit une vieille maison en très mauvais état qu’il transforma avec ses propres mains en une très belle maison, très fascinante.


P.H.       A propos, nous qui travaillons au catalogue raisonné, il apparaît que la production de Velly entre 1973 et 1975 est fort pauvre, je parle en terme quantitatif: une dizaine de gravures et quelques rares dessins. Je comprends qu’il était en train de refaire sa maison, mais quand même... Dans ton souvenir, a-t-il traversé une sorte de crise pendant cette période ?


G.D.M.     Je ne m’en souviens pas, je ne peux pas te fournir de réponse adéquate.


P.H.       En 1976 Velly recommence à peindre - on sait aujourd’hui qu’il peignait dans sa jeunesse, technique qu’il a abandonné pour se consacrer complètement à la gravure.
Il réalise la série intitulée “Velly pour Corbière20” : ce sont des dessins rehaussés à l’aquarelle et aux crayons de couleurs, mais aussi des aquarelles pures et quelques peintures à l’huile. C’est toi qui l’a poussé à peindre ?


G.D.M.      Ô grand jamais! Je ne me serais jamais permis de lui dire quoi faire! J’étais heureux qu’il ait redécouvert la peinture, l’aquarelle, la gouache, réalisant des choses d’une beauté tout à fait hors du commun. Jamais je ne l’ai incité à refaire un certain paysage parce qu’il avait plu au public. J’avais pour lui un immense respect ...



P.H.         Et les vases de fleurs ?


G.D.M.     Mais, comprends-tu, c’était une chose naturelle et cela aurait été très étonnant qu’il n’en fut pas ainsi. Je veux dire que, rencontrer un succès, parfois véritablement enthousiaste, avec un certain genre ne peut que faire plaisir, non ? Nous avons tous plaisir à la reconnaissance de notre travail. Il était enchanté de ce monde végétal, il y avait une forme d’osmose avec la nature. C’est d’autant plus vrai que nombre d’oeuvres sont des autoportraits, même si sa personne n’apparaît pas ...



P.H.        Absolument. Je trouve moi aussi que l’oeuvre de Jean-Pierre est très autobiographique.


G.D.M.     Oui, c’est incroyable.


P.H.       Quel rapport Velly avait-il avec les autres artistes de la Galerie ?


G.D.M.       Et bien il entretenait un rapport que certaines mères ont avec les fiancées de leur fils, c’est-à-dire qu’elles disent : “Ah, comme elle est sympathique ta nouvelle copine!”, mais tu comprends que ce n’est pas toujours le cas ... Cependant il a toujours été loyal, une personne extrêmement généreuse. Il m’indiqua par exemple certains artistes français, comme son grand ami Moreh21, et puis Desmazières22, Doaré23, Lunven... et Le Maréchal24 qui était pour lui, je ne dis pas un maître mais un interlocuteur véritable. De Le Maréchal, je fis une très belle exposition... il y a de cela si longtemps maintenant. Il eut un bonne relation avec Guccione25 qu’il considérait comme un véritable artiste. Je ne sais pas si tu connais cette histoire : à Paris, Jean-Pierre acheta une boite de pastels magnifique et fort chère.  Nous nous sommes ensuite rendus à une exposition de Guccione où il y avait des pastels d’une grande beauté.
Alors Velly fit cadeau de sa boite de pastels à Guccione, disant qu’entre ses mains, elle aurait été plus utile. Guccione, très touché, lui offrit alors une de ses oeuvres. Avec Pedro Cano,26 il entretenait un rapport affectueux. Il estimait aussi particulièrement le travail de Edo Janich27.


P.H.         Il te parlait de François Lunven28 ?


G.D.M.     Peu, parce que les vicissitudes de cet artiste l’avaient douloureusement touché.


P.H.       C’est dommage, parce que le rapport avec Lunven est fondamental. Ils ont travaillé ensemble (chez Lacourière-Frélaut), événement qui ne s’est plus jamais reproduit par la suite. Nous sommes en train d’étudier les rapports entre ces deux artistes et il est certain qu’ils se sont influencés. Catherine Velly29 m’a dit que la gravure Ciel étoilé
est un portrait de François Lunven. Cet artiste l’aura marqué considérablement.


G.D.M.       C’est vrai, d’un point de vue psychologique aussi: le rapport avec la mort, Lunven l’a géré de la façon la plus simple, en se suicidant. Chez Velly les forces vitales ont toujours été plus fortes que les pulsions de mort. C’est particulièrement dramatique dans la seconde période de sa vie. Il était comme une sorte de Christ laïc qui porte toutes les souffrances du monde sur ses épaules; mais pas au sens littéraire, pas comme un artiste maudit, mais simplement pour avoir la force d’aller de l’avant. Dans toute son oeuvre, il y a ce “frapper à la porte de la mort”...
Il y avait donc cette espèce de religion, pas toujours complètement laïque d’ailleurs, mais en y repensant c’était une religiosité absolue. Je ne sais s’il arriva jamais à croire au père éternel, parfois je pense que si, d’autres fois non. Dans les derniers temps, j’avais mes doutes... qu’il ait pu entendre l’appel du père éternel. Il s’était confié au curé de Formello, un très bon prêtre que j’ai d’ailleurs connu. Parler de “confession” me paraît exagéré. Enfin, son rapport avec la vie était d’una religiosité entière: cet amour pour la vie, les plantes, la nature...


P.H.       Quand es-tu devenu le marchand attitré de Jean-Pierre?


G.D.M.     “Marchand” ne me paraît pas le terme exact parce que notre rapport, selon moi le seul possible avec lui, n’était pas seulement économique, c’était un rapport beaucoup plus complexe... Mais c’est vrai, j’étais son marchand ...


P.H.         Mais cela devait être pour lui très commode que tu gères son entière production ?


G.D.M.      Oui, d’un certain côté je lui enlevais une belle épine du pied. Mais sache que je n’ai jamais été bien entreprenant ! On attendait, voilà tout ... Je ne suis jamais allé convaincre qui que ce soit ... On attendait seulement qu’ils viennent ! Et parfois cette attente était longue !


P.H.      On disait donc que Jean-Pierre a commencé à graver de moins en moins quand il a repris la peinture. Il semble qu’à la fin des années soixante dix il y a comme pour toi comme pour Velly comme un virage: l’arrivée de Lucio Mariani30.


G.D.M.       C’est vrai; j’étais très ami de la soeur de Lucio, Emilia. Avec Lucio, on a eu un rapport très positif; il a eu une grande importance, c’est indéniable: il est même devenu associé de la galerie pendant quelques années.


P.H.       Elaborant le catalogue raisonné des oeuvres uniques de l’artiste, on s’aperçoit que bon nombre de collaborateurs, de clients de Lucio Mariani achetèrent de l’oeuvre.


G.D.M.       Oui.


P.H.          Des personnalités plutôt importantes ...


G.D.M.        Et comment! Lucio aimait beaucoup Jean-Pierre qui était d’ailleurs un personnage qu’il était difficile de ne pas apprécier, un homme qui frappait énormément avec ses étrangetés...


P.H.         À propos du catalogue raisonné des gravures de Velly que tu as publié en 198031, il marque en quelque sorte la fin de l’activité calchographique de l’artiste. Dans la décennie ‘80-’90 il n’a gravé que six planches - peu donc mais toutes fort belles - toutes des éditions de la Don Chisciotte et qui reprennent des motifs déjà peints (insectes, rats, arbres, vases de fleurs). Donc il peint, il dessine. Mais selon nos recherches, il n’aurait produit que trois cent pièces uniques - du petit dessin au grand tableau. Relativement peu en somme.


G.D.M.      Tu sais, avant de faire sortir une oeuvre de l’atelier, il la revoyait, la retouchait, la re-regardait. Il ne laissait sortir de l’atelier que des oeuvres de toute première qualité - pas comme beaucoup d’autres artistes, crois-moi. Il passait des heures et des heures à l’atelier. Tous les tableaux qui en sortait étaient parfaits, merveilleux.


P.H.        Donc à un certain moment tu achètes toute la production en cours. Ce n’était pas embêtant ou douloureux pour Velly de te remettre tout son travail comme cela?


G.D.M.       Non, non, non, lui, il peignait... et nous avions nos accords.


P.H.       Il jetait des choses parfois ?


G.D.M.  Selon moi, il ne jetait rien. S’il mettait quelque chose de côté, il la cachait. Il avait un rapport médiéval avec son travail: sa vie était son travail. Son atelier ressemblait à un atelier du Moyen Ȃge. Et je t’assure que c’était très étonnant... plein de chauve-souris mortes, de crânes, d’os, de libellules... un truc invraisemblable! Cela de loin pourrait ressembler à un goût littéraire, disons, décadent, mais pas du tout : toutes ces choses étaient vraies pour lui. Prenons un “artiste” qui voudrait se passer pour “maudit”, placer un crâne, là ... tu sens que tout cela est artificiel; au contraire chez Velly c’était entièrement vécu, ressenti.


P.H.       Velly a-t-il beaucoup changé pendant le cours de votre amitié qui a duré vingt ans?


G.D.M.     Il y a eu des phases, des moments.
Mais il a toujours été ce qu’il était. La vie n’est jamais une ligne droite. Il y a des tournants, des courbes... mais à la fin - et pas seulement pour lui mais un peu pour tout le monde je crois - on redécouvre son identité première, celles des premières années. Il me semble qu’un homme, mettons dans la phase ultime de sa vie retourne à ses premières amours qui l’ont marqué. Il y a une phase intermédiaire où l’on est un peu conditionné par les autres, dans ton travail, où l’on récite un discours - tous nous l’avons fait. Quand tout cela passe, tu peux reprendre le luxe d’être comme quand tu étais jeune...



P.H.      Tu peux me parler de Giorgio Soavi32 qui aimait beaucoup Velly ?


G.D.M.     Certes; il l’a rencontré lors d’une exposition personnelle que Velly avait à Milan à la galerie Gian Ferrari. Il en fut très frappé. Giorgio était un homme qui aimait parler, il l’appelait souvent au téléphone où ils eurent de longs et beaux entretiens. Soavi était une personne importante: il écrivit sur Jean-Pierre des articles dans les quotidiens nationaux, fit publier en double page des tableaux dans la revue de Franco Maria Ricci, il amena Carlo De Benedetti de l’Olivetti qui nous commissionna treize aquarelles pour l’Agenda de l’entreprise... Je me demande si ce n’est pas lui qui nous amena aussi Pietro Barilla33. Un homme de l’importance de Barilla qui voulait connaître Jean-Pierre... On organisa un dîner à Formello et il passa des heures avec Velly; il en était coiffé. Jean-Pierre quand il se sentait à l’aise était adorable, vraiment exquis, sans jamais être emprunté. Il était désinvolte, vraiment lui-même, très aimable. On parlait de tout et de rien. Mais quand l’un de ces personnages illustres cherchaient à rentrer dans “l’âme” de Velly, il se refermait comme une huître.


P.H.       Selon mes calculs Pietro Barilla aurait pu bien acheter vingt deux tableaux de Velly.


G.D.M.     Et peut-être même plus ...


P.H.      Jean-Pierre, que lisait-il?


G.D.M.  Il avait une grande passion pour Céline, que j’ai d’ailleurs pleinement partagé. Il aimait aussi beaucoup Queneau34 qui l’amusait, mais il était plus proche de Céline. Bon évidemment il y avait Tristan Corbière. Jean-Pierre avait sa propre culture, qui n’était pas scolaire. Velly ne s’intéressait pas à la politique, non pas qu’il était particulièrement “contre”. Non, il était comme une montagne: il y a le fascisme, il y a le communisme, il y a la monarchie ... ces choses-là laissent la montagne assez indifférente... Lui, il était comme ça. Par contre, il écoutait la radio qui lui faisait compagnie.


P.H.        Cela ne me surprend pas parce que, par exemple, dans Un point c’est tout, les innombrables objets liés entre eux semblent souvent provenir d’une chanson, d’un refrain ou bien encore une publicité.


G.D.M.     Tu sais, il n’allait jamais au cinéma: pour lui sortir, conduire, garer, ne pas fumer, payer le billet tout cela était fastidieux, et le plus souvent ça n’était pas récompensé par l’intérêt du film. Il n’aimait pas non plus voyager. Il n’a, je crois, jamais pris l’avion.



P.H.       En effet, il est allé en Allemagne une ou deux fois chez Reinhold Kersten35, quelques fois en Suisse, en Espagne... Il allait en France chaque année cependant! À Paris, en Bretagne...


G.D.M.     Quand il allait en Bretagne, il y allait avec sa deux-chevaux !


P.H.       Tu crois qu’il avait une certaine nostalgie de la France ?


G.D.M.      Non, je ne crois pas. Il ne m’en parlait jamais ... sauf pour sa mère. Elle est venue plusieurs fois. Ils se ressemblaient, c’était incroyable!


P.H.    Parle moi de la FIAC36 de 1982.


G.D.M.      Ce fut une expérience mémorable! Les autres galeries présentes assuraient leurs tableaux, les encadraient, faisaient des stands magnifiques. Avec Jean-Pierre on prit un carton à dessin que l’on a rempli de planches et puis on est parti comme ça. À la douane, on a fait comme si de rien n’était, et on a débarqué à la FIAC d’une façon... disons ... un peu désinvolte, non? Là, il y avait un ami de Jean-Pierre, le propriétaire d’une galerie d’art, lOeuf du Beau bourg37, un type très sympathique, complètement dingue. Il me demanda les prix de Velly. Je lui ai dis et il m’a répondu: “Vous n’en vendrez même pas une!”


P.H.    Pourquoi? Parce qu’elles étaient trop chères ?


G.D.M.       Selon lui, oui. Alors je lui ai dit: “Patience!” avec la main sur le coeur. On avait un petit stand et ce fut ... un succès énorme! On vendit tout ce qu’on amena. Le truc marrant - et je ne me souviens pas exactement pourquoi - fut que les clients ne payaient pas en chèque, mais bien en liquide; ils disaient: “Comptez!” Nous on répondait: “Pensez-vous!” Puis, dès qu’ils avait le dos tourné, on allait derrière et on comptait! Ce fut une expérience magnifique! On céda même des pièces au grand galeriste Claude Bernard38. C’est là que Ettore Gian Ferrari39, le père de Claudia (qui dirige aujourd’hui la galerie) vit les oeuvres de Jean-Pierre pour la première fois. Il en fut tellement frappé qu’il organisa assez rapidement une exposition dans sa galerie milanaise.


P.H.       Et la galerie Forni 40?


G.D.M.     Oui, eux aussi firent une exposition.


P.H.       Parlons, si tu le veux bien, de l’exposition à la galerie San Severina de Parme.


G.D.M.     La San Severina était une belle galerie dirigée par un personnage qu’en réalité je n’ai jamais aimé. Je comprends le rapport avec l’argent, mais lui il l’avait de façon exagérée. Cependant il organisa une grande exposition, fit un joli catalogue et pour cela je lui suis reconnaissant. Et puis il était proche de Barilla... Il y eut naturellement un dîner de vernissage à la maison de ce directeur, un peu en dehors de la ville; à un certain moment arriva Vittorio Sgarbi41 et, comme à son habitude, il fit sa “prima donna”. Ce fut la première fois que je vis Velly se fâcher contre Sgarbi parce qu’il lui avait enlevé le rôle central. Après tout, c’était sa soirée. Sgarbi débarquant avec son allure un peu voyante avait distrait ... alors Jean-Pierre se fâcha terriblement ! (il rit)


P.H.       Mais Velly devait estimer Sgarbi parce que le texte qu’il écrivit sur lui est vraiment ...


G.D.M.      Très beau ! Je fus avec Sgarbi à Formello plusieurs fois... puis il n’y eu plus de suite, je ne sais pas pourquoi...


P.H.        De tous ces critiques d’art, qui était les plus proche de Velly? Lorenza Trucchi42, Marisa Volpi43 ?


G.D.M.      Sans doute tous un peu, mais aussi Fausto Gianfranceschi44 et Alberto Moravia! Avec Moravia on est allé plus d’une fois dîner à Formello. Velly avait une bonne relation avec tous. Mais jamais plus que ça, vois-tu ?


P.H.       Tu peux me raconter le jour de la tragédie ?


G.D.M.  Je le fais avec beaucoup d’effort. Son fils m’appela ... Écoute, je préférerais ne pas en parler... Avec sa disparition, il se fit en moi comme une rupture avec le monde de l’art. Ce n’était plus pareil... À ses funérailles, il y avait tout le village de Formello, des amis venus de l’étranger: un signe qu’il était très aimé. Après sa mort, parce qu’elle s’est passée dans des circonstances si particulières et mystérieuses, nombreux furent ceux qui refusèrent d’y croire. Des histoires circulèrent confinant à la légende: une fois de temps en temps, quelqu’un disait qu’il l’avait vu on ne sait où... Remarque que cela arrive assez fréquemment. Beaucoup de gens n’acceptent pas la mort et inventent des alternatives... où il n’y en a pas ! Enfin la chose incroyable, c’est que tout était déjà écrit dans ses tableaux et dans ses gravures. Tu sais, il avait frappé de nombreuses fois à la porte de la mort...
par exemple, il y a l’autoportrait que tu as - celui à la main gauche - qui est là aussi une préfiguration de ce qu’il s’est passé... À force de frapper à cette porte, la mort à la fin l’a ouverte! Selon moi, cependant il fut assez content que cela arriva enfin. Parce que tu te libères du poids de la douleur. Maintenant je te répète, je ne sais pas quel rapport il entretenait avec le père éternel. La vie sans lui est une folie. Si tu n’y crois pas, tu restes dans un quotidien débile, tu ne crois pas ? Enfin pour lui tout était devenu fatiguant. Tu sais, la nouvelle de Jean-Pierre, “Lorsque l’enfant regarde la montagne”, extraordinaire...


P.H.    C’est vraiment dommage qu’il n’a pas plus écrit...


G.D.M.   C’est vrai, il aurait pu écrire des choses magnifiques, mais tu sais, il était comme ça...


P.H.    Parle-moi du portrait qu’il te fis...


G.D.M.  Il vint à Castelnuovo di Porto, il ne voulait pas le faire à Formello, il voulait le faire là où je vivais. Il vint plusieurs fois pour cela.


P.H.    Tu veux dire qu’il y eut plusieurs séances de pose ?


G.D.M.  Oui, ces séances étaient merveilleuses parce que j’étais obligé de le regarder. Cela ressemblera à une exagération mais je t’assure que l’on aurait dit un prêtre en train de faire la messe. Il y avait une tension, au-delà de nos rapports... Quand tu as une relation de ce type et que vient à manquer l’autre, il est impossible d’oublier ou de le substituer avec un autre.


P.H.    Mille mercis Giuliano pour cet émouvant témoignage sur l’artiste et sur l’homme que fut Jean-Pierre Velly.
















Giuliano de Marsanich et Pierre Higonnet, 2006



Un remerciement particulier à Benedetta Scatafassi pour la relecture de cet entretien


1 Renzo Vespignani (1924-2001), peintre et graveur, fut un des fondateurs du mouvement Il pro et il contro, avec Piero Guccione, Ugo Attardi, Ennio Calabria, Giuseppe Guerreschi et Alberto Gianquinto.


2 Ugo Attardi (1923-2006) a été peintre, sculpteur et graveur. En 1948, avec d’autres artistes (Carla Accardi, Pietro Consagra, Piero Dorazio, Mino Guerrini, Concetto Maugeri, Achille Perilli, Antonio Sanfilippo et Giulio Turcato) il fonde le mouvement Forma 1. Si se mettra ensuite à la peinture figurative avec le mouvement Il pro et il contro.


3 Mario Lattes (1923-2001) fut un peintre acclamé, écrivain et éditeur turinois. Aujourd’hui une fondation lui est consacrée.


4 Alberto Moravia (1907-1990), le célèbre écrivain italien, était le cousin germain de Giuliano de Marsanich.


5 Renato Guttuso (1911-1987) était un peintre célèbre de l’Ecole romaine. refusant tout canon académique, avec ses figures libres, flottantes dans l’espace ou la recherche de la couleur pure, Guttuso s’inscrit dans le mouvement artistique “Corrente” qui s’opposa à la culture officielle.


6 Corrado Cagli (1911-1976). En 1932 il adhéra à l’Ecole romaine puis accueilli les idées de De Chirico, Ernst et Klee. Sa célèbre Battaglia de San Martino e Solferino est exposée depuis 1983 au Musée des Offices de Florence.


7 Mino Maccari (1898-1989) fut écrivain, peintre, graveur, journaliste et dessinateur satirique.


8 Albin Brunovsky (1935-1997) fut graveur et peintre de l’école fantastique; il fut longtemps professeur à l’Académie de Bratislava.


9 Jiri Anderle (1936, Pavlikov, Bohème) est graveur, actif à Prague. Il jouit d’une célébrité internationale.


10 Martin Cinovsky (1953) fut l’élève d’Albin Brunovsky à l’Académie de Bratislava. Graveur, il s’est spécialisé dans le timbre et les billets de banque; il dirige le département des arts graphiques à l’Académie de Bratislava, où vit et travaille.


11 Ernst Fuchs est né à Vienne en 1930. Peintre, graveur et architecte de réputation mondiale, un musée lui est consacré à Vienne depuis 1988.


12 Giorgio Bassani (1916-2000). Resistant pendant la guerre, il connut la prison. En 1943 il s’installa à Rome. Ce n’est qu’après 1945 qu’il commença à écrire de façon continue (poésies, romans et essayiste et éditeur. Ce fut lui qui porta le Guépard à l’éditeur Feltrinelli. Il obtient un immense succès public avec Le jardin des Finzi-Contini (1962). Bassani ensuite travaillé à la télévision et devint le vice-président de la RAI.


13 Bernardo Bertolucci (1941) est un réalisateur et producteur de cinéma italien. La notoriété arriva en 1972, avec le film “scandaleux”: le Dernier tango a Paris. Suivront Novecento (1976), Le dernier Empereur (1987), Un thé dans le Sahara (1990), Petit Bouddha (1993), Beauté volée (1996). En 2007 il reçoit le Lion d’Or au festival de Venise pour l’ensemble de sa carrière.


14 Luca Canali (1925) est un écrivain italien. Dans sa jeunesse il s’occupa de politique à l’extrême gauche puis à l’enseignement universitaire.


15 Ugo Tognazzi (1922-1990) fut un acteur, réalisateur, metteur en scène théâtrale, de cinéma et de télévision. C’est un des mythes de la comédie à l’italienne.


16 Domenico Petrocelli a été toute sa vie journaliste pour Il Tempo avant de se mettre à la peinture. Il a rencontré Velly lors d’une enquête journalistique sur les Académies étrangères à Rome (1969). Il va aider à l’organisation d’expositions dans le sud de l’Italie et lors de son établissement à Formello.


17 Giorgio Morandi (1890-1964) fut un peintre et graveur bolonais, l’un des protagonistes de la peinture et de la gravure italiennes du XXè siècle.


18 Giuseppe Viviani (1898-1965) fut un peintre et un graveur très apprécié. Son art contient des visions mélancoliques et décadentes de la vie.


19 Luigi Bartolini (1892-1963) fut un peintre, écrivain, poète, critique d’art et graveur. Son style s’apparente à la tradition naturaliste italienne du XIXè siècle.


20 Tristan Corbière, poète breton (1845-1875), fait parti des “poètes maudits” de Verlaine, avec Rimbaud, Nerval et Mallarmé. Le catalogue “Velly pour Corbière” est publié à l’occasion de l’exposition en 1978.


21 Mordechai Moreh, né à Baghdad en 1937 est graveur et peintre, actif à Paris.


22 Erik Desmazières (né à Rabat en 1949) est graveur actif à Paris.


23 Yves Doaré, né en Bretagne en 1943,  est graveur et peintre. Il est actif à Quimper.


24 Jacques Le Maréchal est né à Paris en 1928; autodidacte, il commence à graver  dans les années 50. Personnage atypique, Velly l’admirait beaucoup.


25 Piero Guccione est né à Scicli (Sicile) en 1935. Il est considéré comme un grand artiste contemporain italien.


26 Pedro Cano est né à Blanca, Espagne en 1944. Peintre et aquarelliste, il vit et travaille à Anguilara, près de Rome.


27 Edo Janich né à Pordenone en 1943. Assistant de Ugo Attardi à Rome dans les années ‘60, il rencontre Velly en 1972; graveur et sculpteur, il est actif aujourd’hui à Palerme.


28 François Lunven (né en 1942) fut graveur et peintre de génie. Il rencontre Velly à Paris en 1965. Il se jette de la fenêtre de son atelier en 1971. Velly était son exécuteur testamentaire.


29 la fille de Jean-Pierre et Rosa Velly


30 Lucio Mariani, poète et écrivain, fondateur de la revue “Poesia”, dirige un important bureau d’affaires à Rome.


31 Le catalogue raisonné de Velly de 1980, établi par Didier Bodart, Editions Vanni Scheiwiller, avec la collaboration de Sigfrido Amedeo de la Galleria Transart (Milano), premier galeriste italien de Velly


32 Giorgio Soavi (1923-2008), fut un poète, romancier, journaliste et critique d’art, passionné d’art figuratif.


33 Pietro Barilla (1913-1993), président du Gruppo Barilla, fut un collectionneur important, collection qui contient des oeuvres majeures de Bacon, Boecklin, Burne-Jones, Ensor, Boccioni, de Chirico, Ernst, Magritte, Manzu, Marini, Moore, Morandi, Music, de Pisis, Permeke, de Stael, Sutherland... L’exposition de la Villa Médicis (1993) lui est dédiée.


34 Raymond Queneau (1903-1976) fut écrivain, poète, mathématicien et dramaturge français, et l’un des fondateurs de l’Oulipo.


35 Reinhold Kersten (1932-2007), passionné de gravures - c’est à lui que l’on doit le premier catalogue raisonné des gravures de Philippe Mohlitz - et son épouse Heide furent des grands amis de Velly et possèdent de nombreuse gravures de l’artiste.


36 FIAC: Foire Internationale d’Art Contemporain (Paris).


37 Roberto Garcia-York (La Havane 1925- Paris 2005) fut aussi peintre et costumiste, célèbre à Venise pendant le Carnaval. Il avait exposé Velly dans sa galerie l’oeuf de beau bourg en 1976.


38 La Galerie Claude Bernard, fondée à Paris en 1957 est une des plus importantes galeries françaises. Ont exposé Bacon, Bonnard, Bourdelle, Cartier-Bresson, Giacometti, Guccione, Hockney, Janssen, Matta, Morandi, Music, Picasso, Szafran, Tubke, et Wyeth.


39 La Galleria Gian Ferrari est une des plus importantes galeries historiques italiennes, située à Milan.


40 La Galleria Forni est une des plus importantes galeries italiennes, située à Bologne. Elle compte de multiples expositions de Afro, Fabrizio Clerici, Giorgio De Chirico,Otto Dix, Lucio Fontana, Allen Jones, Jean-Robert Ipousteguy, Marino Marini, Fausto Melotti, Giorgio Morandi, Ennio Morlotti, Ben Nicholson, Graham Sutherland, Werner Tubke, Andrew Wyeth. Velly fit une exposition dans leur siège d’Amsterdam en 1976.


41 Vittorio Sgarbi est né à Ferarre en 1952. Historien de l’art, critique et journaliste il a été ministre de la culture de la république italienne. Il est aujourd’hui l’un des commissaires d’expositions les plus connus de ce pays. Son essai Velly au-delà de Velly ou lespoir du néant a été publié en 1988 aux éditions Don Chisciotte.


42 Lorenza Trucchi (1922), critique d’art et journaliste, a écrit de nombreux livres sur des artistes du XXè siècle dont sur Jean Dubuffet, Francis Bacon, Vespignani, Pedro Cano...


43 Marisa Volpi (1929) a enseigné l’histoire de l’art contemporain à l’Université de Cagliari et à l’Université La Sapienza de Rome.


44 Fausto Gianfranceschi (1925) est bien connu comme essayiste; il a publié nombre de romans où est admirablement peinte la société italienne de la deuxième moitié du XXè siècle. Il a publié en 1990 La casa degli sposi  où il raconte une rencontre avec Velly à Formello.

 

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